vendredi 21 avril 2017

[Universel] Filiu, Filou ?

L’article le plus manipulateur #JLMDésintox


Les aboiements des éditocrates continuent. Dernier en date, Jean-Pierre Filiu, spécialiste auto-proclamé du Moyen-Orient – mais surtout ancien membre des cabinets ministériels des gouvernements PS. Son article sur la Syrie est tout simplement hallucinant de malhonnêteté et d'absurdité. Pour quelqu’un qui se prétend chercheur universitaire, c’est peu dire que l’esprit académique en sort sérieusement écorné. Mais bon, décryptons et désintoxiquons !

Sa thèse, absurde pour tout lecteur·trice sérieus·e : Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen agiraient de concert pour Bachar-Al-Assad et nieraient le droit du peuple syrien à disposer de lui-même. Pour une France insoumise dont le programme a été récemment salué par Amnesty International, les accusations sonnent étrangement creux. Ses mots, calomniateurs : il les accuse indistinctement d’avoir « sacrifié le peuple syrien à une vision littéralement inhumaine des relations internationales »

Et, summum de l’imposture, pour vous montrer toute la rigueur d’un pseudo-intellectuel, cette incroyable phrase qui clôt son propos : « [si] l’engagement de Le Pen en faveur de Bachar Al-Assad a l’avantage d’être clair et affiché (…) celui de Jean-Luc Mélenchon se camoufle sous des élucubrations géopolitiques (…) ». À défaut de pouvoir énumérer des faits tangibles, ce que fait Jean-Pierre Filiu s’appelle tout simplement un procès d’intention contre Jean-Luc Mélenchon, qui peut être fier de ses 40 ans à défendre les droits humains dans le monde entier, «l'universitaire» militant peut-il en dire autant ? Souhaite-il rejoindre la ridicule attaque de François Hollande et du «dictateur» ?

Le Pen et Mélenchon ne sont pas d'accord

Mais prenons point par point. Déjà, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont toujours eu des positionnements radicalement différents sur la crise syrienne. Le Front national n’a cessé d’apporter son soutien à Bachar Al-Assad, allant même jusqu’à dire le 20 février dernier qu’il était la seule « solution viable en Syrie » et à s’afficher auprès du président russe Vladimir Poutine le 24 mars dernier, qui protège mordicus Al Assad. Cette position du Front national, aligné sur la Russie et sur un régime syrien qui a déjà utilisé des armes chimiques contre sa population en 2012 n’est humainement ni politiquement tenable.

Au contraire, Jean-Luc Mélenchon a toujours rappelé que la seule solution réaliste au règlement de cette situation était l’action multilatérale, celle qui passe par l’Organisation des Nations unies. En effet, une solution politique pérenne pour le peuple syrien et contre Daesh doit être nécessairement prise avec la Russie, puissance énergétique et militaire mondiale, et soutien du régime. Ce ne sont pas des bombardements unilatéraux - violations grave du droit international par ailleurs - tels l’aventurisme avorté de Hollande en 2013 ou l’inconséquence d’un Donald Trump il y a quelques semaines, qui apporteront une paix durable en Syrie.

Une position validée par l'ONU

Le programme L’Avenir en commun répond clairement à ces questions: il propose de mettre en place une coalition universelle sous mandat de l’ONU et de construire une solution politique en Syrie reposant notamment sur un cessez-le-feu durable excluant les groupes islamistes et le soutien au processus de Genève (point 60). C'est l'analyse la plus réaliste, puisqu’elle même été validée – 30 jours après la sortie du programme en librairie – par le Conseil de sécurité de l’ONU dans sa résolution 2336 du 31 décembre 2016 (qui a avalisé un cessez-le-feu et donc la relance du processus de Genève). Si on suit le raisonnement de Jean-Pierre Filiu la position du Conseil de sécurité de l’ONU, votée à l’unanimité (États-Unis, Chine et Russie compris donc !) serait ainsi pro-Assad … Tout simplement absurde !

Respecter les souverainetés populaires

Ensuite, l’éditocrate revient sur la grille de lecture énergétique du conflit syrien en affirmant que la France insoumise oublierait volontairement toute la place du peuple syrien, et nierait son droit à l’autodétermination. Il suffit de lire le programme pour se rendre compte de l’importance accordée au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principe au cœur de la Charte des Nations unies, dans notre politique internationale. Ce par exemple par notre volonté de reconnaître l’État palestinien (point 61), de mettre fin à la Françafrique (point 62), et surtout, spécifiquement pour le peuple syrien, de soutenir l’organisation, dès que les conditions le permettront, « d’élections libres et pluralistes, sans ingérence étrangère, sous surveillance de l’ONU, pour que le peuple syrien décide souverainement et démocratiquement de ses dirigeants. ». Donc non Jean-Pierre Filiu, le peuple syrien est au cœur de nos préoccupations, que ce soit pour la fin des violences, l’établissement de la paix et sa consolidation en Syrie et en Irak.
Vous l’aurez compris, en service commandé, Jean-Pierre Filiu a donc tenté de faire passer les positions de la France insoumise – et celles de l’ONU - pour celles du Front national. Nous ne cesserons de le rappeler, notre mouvement est celui de l’indépendantisme et de la paix, celui de la légalité internationale et du respect des droits des peuples.

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