Non, ça n'est pas un cauchemar !
Mardi
14 juin, je n'ai pas pu monter à Paris pour grossir les rangs de
ceux qui se battent pour faire disparaître la loi travail des
tablettes, faute de place dans le TGV que la CGT Charente avait
affrété à raison de 300 places. Je ne reviens pas sur ce que j'ai
écrit dans le
billet du 15/06. Par contre l'actualité qui suit ce fabuleux
rassem-blement d'environ 1 million de syndiqués, de citoyens et
d'insoumis ne peut laisser personne indifférent.
Je
me réveille donc, ce matin 16 juin, et j'ai un sentiment bizarre qui
s'installe, j'ai fait un rêve singulier où un dirigeant d'un pays
européen, tournant le dos à tous ses engagements, à toutes ses
promesses de campagne, à toutes ses orientations programmatiques, à
toute la tradition de sa famille de pensée, s'obstine à mettre en
place des mesures rejetées par son Peuple, combattues dans la rue
par les forces républicaines et démocratiques. Son gouvernement se
montre « autiste » et va jusqu'à piétiner les libertés
collectives et individuelles.
Le
casque sur les oreilles, je me mets à l'écoute du 5/7 de France
Inter. Petit à petit, l'actualité prend forme et dès ces heures
très matinales, le drame d'Orlando, savamment exploité, l'odieux
assassinat de ce couple de policiers, dans les Yvelines, sous les
yeux de leur fils par un « illuminé » de Daesh, font la
Une et de l'énoooorme manif du 14, les média ne retiennent que les
exactions des quelques 700 casseurs qui se sont appliqués à semer
la terreur et à commettre l'inexcusable, en s'attaquant à l'hôpital
Necker. Cette mise en scène, cette exploitation éhontée de
l'Information cache, comme à chaque fois une manœuvre peu glorieuse
qui va se préciser gravement au fil de la matinée.
- Première étape, c'est l'entrée en scène de Manuel Valls, dans le 7/9 de France Inter, sous la houlette « du pape de l'info », selon la présentation hyper partisane de l'humoriste Daniel Morin qui, en l’occurrence, se transforme en carpette devant un Patrick Cohen aux anges, pour forcer le trait, sous couvert de galéjade. La voix grave, le sourcil relevé et le regard implacable, il ne manque pas de nous rappeler qu'il a été ministre de l'intérieur et il nous entonne l'air liberticide qui ne manquera pas de marquer son passage à la tête du Gouvernement.
Après
avoir osé cette affirmation, accompagné du coup de menton
nécessaire : «
Il y a eu sur toute la France moins de manifestants que dans les
autres rendez-vous » …
… et
de continuer sans sourciller : «
Le Gouvernement ne changera pas un texte qui est déjà le résultat
de négociations avec les syndicats, c’est un texte qui est bon
pour les salariés, pour les entreprises, qui créé de nouveaux
droits » en
enchaînant : «
Si ce texte n’allait pas jusqu’au bout, ce serait la victoire de
ceux qui peuvent bloquer un texte dans la rue ou ceux qui voudraient
faire passer en force leur vision ultra-libérale de la société »
Incroyable, c'est lui qui parle de l'ultra-libéralité !
Et
voici le coup de grâce : «
J’en appelle à la responsabilité de la CGT qui hier était
débordée. Il y avait beaucoup plus d’ultras que d’habitude. Ils
voulaient frapper, s’en prendre à la police, sans doute tuer
[…] Il y a eu
une attitude ambiguë du service d’ordre de la CGT qui n’assume
plus ses responsabilités
[…] Je demande
à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestation sur Paris. Au
cas par cas, nous prendrons nos responsabilités. On ne peut plus
avoir ce spectacle désolant» Même
le défunt et inénarrable Charles Pasqua n'avait pas osé ça !
Nous voici avec un chef de Gouvernement qui se prétend de « gôche »
et qui tape dur sur la seule CGT qui pourtant était là au même
titre que les autres syndicats, puisque c'est depuis le début de la
lutte contre la loi El Khomri qu'une intersyndical qui vient
d'ailleurs d'être rejointe par la CGC - excusez-moi du peu – qui
mène le mouvement !
Pensant
n'en avoir pas fait assez, il en remet une louche en déclarant un
véritable message d'amour : «
La CFDT est tout aussi représentative des salariés, des ouvriers de
ce pays que d’autres syndicats »
À quand la Légion d'honneur pour le fossoyeur de l'Unité
Syndicale ?
Toute
cette salade s'est vendue sur le Service public avec un Patrick Cohen
qui passait les plats et même de temps en temps «
provoquait » le
Premier Ministre qui ne manquait pas d'en rajouter.
- Deuxième temps, entrée en scène de celui qui salit la fonction présidentielle et qui achèvera son œuvre en faisant oublier que la France est le pays des « Lumières »
Plus
tard, après le Conseil des Ministres, le plan soigneusement mis au
point par le Pouvoir se poursuit : «C’est
la première fois qu’un hôpital est la cible des casseurs,
a tonné Hollande en Conseil des ministres. C’est
une attaque vandale contre un lieu de solidarité qui discrédite
tous ceux qui en sont à l’origine […] Si les conditions ne sont
pas réunies pour protéger les biens personnels ou publics, […]
les décisions seront prises au cas par cas de ne pas autoriser les
manifestations» Cette
fois, on ne fait plus dans la dentelle, on va droit au but... C'est
historique, dans la Vième République, aucun Président n'était allé
jusque là, même pas Sarkozy, lui aussi ancien Ministre de
l'intérieur qui a prouvé qu'il n'avait pas froid aux yeux !
La
boucle est bouclée, cette fois, quelle
indignité ! Caramel mou, t'es foutu, fais les valoches et disparais
très, très loin : Nous
avons honte !
Le
lendemain 16 juin, c'est Thomas
Legrand
qui s'y colle lors du 7/9 dans son édito, à 07 h 40. Il devait être
de service d'astreinte pour les chiens de garde :
« […]
Les violences sont
surtout le fait des casseurs intégrés aux manifestations depuis des
semaines. Violences, c’est vrai, condamnées par les syndicats
organisateurs. Mais Manuel Valls accuse la CGT d’ambiguïté et
même d’une certaine complicité. La CGT explique que la police n’a
rien fait pour écarter les casseurs. La réalité est difficile à
déceler mais ni le gouvernement, ni la CGT, n’ont intérêt à une
atmosphère de chienlit. Le plus probable, c’est que le SO des
syndicats présents et les CRS ne savent pas s’y prendre avec ces
nouveaux protestataires, mobiles et violents, qui ont théorisé
l’insurrection censée venir »
En peu de lignes que d'affirmations gratuite (pas pour tout le
monde...), de fausses évidences et de dédouanement !
Qui
a « intégré les casseurs aux manifestations » ?
Doit-on comprendre qu'ils ne sont pas là seulement de leur fait ?
Devant
les manquements graves au service d'ordre qui ne sont pas de la
responsabilité des policiers (ils ne font qu'obéir aux ordres) ou qui
ne peuvent pas intervenir, faute d'ordre (ce qui est bien plus
pervers!), Thomas Legrand ne trouve rien d'autre à dire que :
« La
réalité est difficile à déceler […]
ni le
gouvernement, ni la CGT, n’ont intérêt à une atmosphère de
chienlit »
Ce qui est à la fois une lâcheté journalistique et un mensonge.
Bien sûr que la réalité peut être établie de par les
déclarations mêmes de certains policiers, de par les images qui ne
laissent la place à aucune équivoque et aussi de par les très
nombreux témoignages.
Bien entendu que le Pouvoir a intérêt à
installer une atmosphère viciée, à faire régner la terreur et à
dégrader le climat social par les violences d'où qu’elles
viennent ! Tout ça est vieux comme le monde ouvrier, comme la
succession de ministres de l'intérieur qui ont tous eu recours aux
grosses ficelles, que dis-je aux câbles, que sont les provocations,
l'intox, la manipulation des extrémistes qui ne demandent qu'à
casser.
Monsieur Thomas, faudra réviser vos classiques : « peut
mieux faire ! »
Et de finir par ce passage qui mérite les
félicitations du jury qui vont conduire tout droit l'Éditorialiste
de France Inter aux portes du doctorat 'es journaliste en chef
chargé de la pensée unique' : […]
la mobilisation
annoncée par la CGT est délirante. Jamais les chiffres de la police
et ceux des organisateurs n’avaient été aussi dissemblables Tous
les habitués des manifs parisiennes (et il y en a beaucoup parmi les
journalistes) sont d’accord pour dire que là, si Philippe Martinez
était Pinocchio, il aurait de quoi accrocher la banderole de sa
prochaine manif à son nez. »
Là encore, même pas peur : c'est encore la CGT qui ment
outrageusement ! Décidément on ne peut pas faire confiance à ces
syndicats qui ne sont même pas réformistes !
Voilà
la triste réalité de notre pays, de notre République qui n'en peut
plus de ses institutions surannées.
Il
est grand temps de passer à la Sixième République, il est grand
temps que le Peuple reprenne le Pouvoir, il est grand temps que la
caste disparaisse !
Les
insoumis, il y a du travail !
La
France insoumise doit se lever !
Les
citoyens, avec nous réinventez la Politique !
Jean-Michel
Pascal
Pour être positif et reprendre espoir
La réponse de la CGT
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¡ Unido el pueblo jamás será vencido !
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