Nous
y sommes : offensive tous azimuts de la macronie !
C'est le tour de l'École et "dans le même temps", la santé les cheminots, la formation professionnelle et le statut des fonctionnaires
Sommaire
C'est le tour de l'École et "dans le même temps", la santé les cheminots, la formation professionnelle et le statut des fonctionnaires
Sommaire
- Ne laissons pas faire !
- La mort programmée des « humanités »
- Alexis Corbières démonte le système Blanquer et y oppose les solutions LFI
- La réforme du BAC
- Adrien Quatennens dénonce les inégalités renforcées par le projet de BAC Blanquer
Ne
nous y trompons pas, il s'agit bien d'attaquer partout en même temps
pour empêcher le débat, la réflexion et donc la structuration des
luttes. Cette stratégie restera une des principales caractéristiques
jupitériennes.
Après
avoir ouvert un dossier sur la santé qui est évolutif (on s'attachera
au débat dans l'hémicycle) voici celui sur l'École et l'Université
que la macronie veut marchandiser, les plier aux lois du marché,
les vider de leurs contenus démocratiques pour, au final, les livrer
tout entier à la privatisation.
Ce
sont nos acquis qui sont visés ! On veut nous déposséder de ces
secteurs essentiels de la Nation .
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Nous
ne laisserons pas faire !
Par Denis
Collin • Mardi 20/02/2018
La
réforme présentée par Jean-Michel Blanquer au Conseil des Ministres
du 14 février peut sembler beaucoup plus modérée que la révolution
(ou plutôt la contre-révolution) prônée par le rapport Mathiot,
mais dont une large partie a été inspirée par « Terra Nova ».
Tactique classique : le rapport Mathiot sert de test …
et de leurre. Après Mathiot, on souffle et on se dit
qu’on a échappé au pire. Jean-Michel Blanquer a expliqué à
qui voulait l’entendre que pour révolutionner le système éducatif,
il suffisait d’en changer une petite partie, stratégiquement choisie,
et que tout le reste s’ensuivrait. Il y a trois points clés qui commandent
l’ensemble du dynamitage du système : « Parcoursup »
qui organise l’affectation sélective des étudiants dans l’enseignement
supérieur, en fonction des capacités d’accueil elles-mêmes déterminées
par les demandes en matière d’emploi (l’amendement des sénateurs
à ce propos et pris en compte par les députés est explicite); la réforme
du baccalauréat et enfin, le développement de l’autonomie des établissements
qui choisiront leur « offre de formation »
et pourraient bientôt choisir eux-mêmes leurs professeurs dans le
cadre d’une réforme du statut et du recrutement des professeurs, actuellement
en préparation.
La
suppression des filières revient de fait à supprimer des ensembles
de formation cohérents qui permettent encore aujourd’hui de faire
du baccalauréat un niveau de qualification reconnu nationalement
par les conventions collectives. De fait, cet examen sera
un examen « maison » et selon l’endroit
où les élèves le passeront, ils pourront prétendre à certaines formations
ou pas. De plus, le baccalauréat « à la carte »
appuyé sur un socle commun aboutit à affaiblir sérieusement certains
enseignements : la philosophie, victime de la suppression de
la filière L, c’est-à-dire de ce qui restait de l’antique « classe
de philosophie », mais aussi l’enseignement des mathématiques
et celui des sciences économiques et sociales qui n’est plus qu’une
spécialité parmi neuf autres. Les choix proposés aux futurs bacheliers
sont purement illusoires. Tous les lycées ne pourront pas offrir
toutes les combinaisons de spécialités qu’il faudra de toute façon
faire entrer dans le cadre toujours plus restreint de la dotation
horaire globale. Et surtout les lycéens feront leurs choix en fonction
des attendus des formations de l’enseignement supérieur qui ne permettront
pas beaucoup de fantaisie. Enfin, on voit apparaître des spécialités
qui accouplent plusieurs disciplines Se profile ici la polyvalence
des professeurs sur les modèles allemands ou italiens. Professeur
de philosophie et de français ou de biologie et de géographie… Ce
qui est promu, c’est un affaiblissement des savoirs disciplinaires
et donc un affaiblissement du contenu de savoir proprement dit au
profit de la capacité de parler de tout sans trop s’y connaître,
ce qui sera l’objet du fameux « grand oral »,
terme pompeux pour désigner la promotion des actuels et très décriés
« travaux personnels encadrés » qui ne sont
qu’une matière optionnelle.
Au
total donc, derrière une rhétorique éprouvée, un affaiblissement drastique
des contenus réels transmis par le lycée, avec d’ailleurs l’enterrement
officiel des langues anciennes qui ne sont plus que des disciplines
optionnelles. Fin des « humanités » annoncée
dans la « novlangue » où les mots veulent
dire le contraire de ce qu’ils sont censés dire.
(Cet
article a été publié sur "La
Sociale" 17/02/2018 et dans I'Humanité du 20 février 2018)
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Fiche technique : la réforme du BAC
- Disparition des filières L, S et ES
- Institution d'un tronc commun – français, philosophie, histoire-géographie, deux langues vivantes et sport –
- Trois "spécialités" en première, ramenées à deux en terminale.
"Nous
voulons ainsi offrir davantage de choix aux élèves, éviter les hiérarchies
artificielles entre les séries", a déclaré le ministre lors d'une conférence
de presse.
Le
BAC en lui-même
- Dès 2021, Il y aura quatre épreuves écrites – le français, la philo et deux spécialités – et un oral qui portera sur un projet entamé en première.
- 40% de contrôle continu. 60% de la note finale du baccalauréat seront issus des épreuves écrites et du grand oral.
- Le contrôle continu (pour 30%) et les notes du bulletin en première et terminale (10%) compteront pour 40%.
La
Réforme du Lycée
- La dernière année de lycée, jusque là dénommée Terminale, s'appellera « classe de maturité ». Changer de nom revient à enfoncer le clou de la réforme. Le nouveau baccalauréat voulu par le ministre de l'Éducation Nationale n'est pas un examen qui termine un cycle scolaire mais plutôt un examen qui doit mieux préparer les futurs étudiants et qui sélectionne vers les études supérieures.
- Dans cette philosophie, le mot « terminale » n'a plus de sens. Jean-Michel Blanquer voit dans le terme « maturité » un aspect plus positif. La nouveauté du grand oral pourrait aussi s'appeler « Oral de maturité ».
- Le grand oral, d'une durée de 20 ou 30 minutes, portera sur un projet commencé en Première, en lien avec une des matières principales (« majeure ») choisies par l'élève. Les candidats au bac techno conserveront leur "oral de projet" dans sa forme actuelle. philosophie et grand oral, pèseront au total pour 60% dans la moyenne du baccalauréat. Les résultats obtenus en Première et en Terminale représenteront 40% de la note finale. Il s'agira d'une épreuve d'une trentaine de minutes, dont dix seront accordées aux questions. L'élève devra avoir un "projet" sur lequel il commencera à travailler dès la classe de première. À noter que le rapport précise que « le sujet est validé définitivement au début de la terminale. Le sujet doit être prioritairement pluridisciplinaire mais on doit sans doute laisser ici la possibilité qu'il ne soit adossé qu'à une seule discipline ». Concrètement, il devra s'adosser à au moins une des deux « majeures » choisies par le lycéen.
- Pierre Mathiot, auteur du rapport, précise que le sujet « pourra être choisi dans une liste nationale de thèmes selon le schéma actuellement en place pour les TPE. Il peut s'agir d'un commentaire comparé d'ouvrages, y compris en langues étrangères, d'une enquête sociologique, d'une expérience menée en laboratoire, de la production d'un objet... »
- Le jury serait « composé de trois personnes, dont deux enseignants de lycée. Les élèves travaillent accompagnés par un ou plusieurs enseignants en fonction des thématiques retenues. Il s'agira de préciser les conditions de désignation de la troisième personne et de mettre sur pied des standards d'évaluation tenant compte de sa présence ».
- L'exercice, qui « comble un vide majeur », prépare les jeunes à ce qui les « attend dans l'enseignement supérieur » et « dans la vie après le lycée », selon le rapport, qui précise : « On mesure parfaitement l'évolution forte, et les contraintes organisa-tionnelles, qu'induit la mise en place d'un tel exercice. Il nous semble néanmoins fondamental en ce qu'il vient de combler un vide majeur ».
- Si l'épreuve de français est maintenue en classe de Première, quatre épreuves finales seront au programme de la Terminale : deux épreuves écrites au retour des vacances de printemps sur les matières principales (majeures) choisies par les élèves. En juin, l'écrit de philosophie et le grand oral.
- Tout cela comptera pour 60% de la note du baccalauréat. Le contrôle continu couvrira le solde de 40%. Mais il est clair que des bacs blancs seront institués : deux fois en Première et une fois Terminale. Passage dans les lycées d'affectation et les copies seront anonymes sur des sujets académiques ou nationaux.
- Le bulletin scolaire de Première et Terminale pourra être pris en compte pour 10% de la note du BAC.
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