Un rêve, une
certitude… et des questions
Marie Mai (texte) - Patrick Jean (Photos)
Groupe d'appui de Poitiers
Jamais tirée au sort auparavant, pour un jeu,
une loterie ou un de ces trucs superficiels, légers (…et débiles).
Tirée au sort une fois dans ma vie et pour le
truc le plus important qui soit : prendre ma part à un moment historique !
Je
suis montée dans le car, ce samedi 16 octobre à 2h du mat’ en me disant que
tout ce que j’avais fait jusqu’ici, tout ce que j’avais lu toutes ces années,
tout ce en quoi je crois, le militantisme que je mets dans un
maximum de mes
gestes quotidiens depuis longtemps, la lucidité et la conscience reçues à ma
naissance et souvent lourdes à porter…. que tout ça + un petit coup de pouce du
« sort » me conduisaient vers un moment extra-ordinaire et
ultra-important.
C’était le moment de se dire que ce rêve
était possible : mettre en place une transition avec l’objectif d’abolir un
système qui ne fonctionne plus depuis longtemps (s’il a jamais fonctionné…).
Je suis partie à Lille avec ce rêve. Et une
certitude : Jean-Luc Mélenchon est le seul qui puisse nous aider à entamer
cette transition. Parce que le seul qui appartienne au système et veuille y
mettre fin.
2 jours bien remplis : 8 heures de bus aller
- une très belle friche industrielle en briques rouges (d’anciennes filatures)
pour recevoir la Convention - le sens de l’accueil des bénévoles, à tous les
postes, et une belle organisation - la découverte quelque peu déconcertée du
signe de ralliement de la campagne (le « phi ») - des heures à
écouter des témoignages et des discours illustrant les différents points du
programme - 3 X 20 minutes (ponctuées d’un méchant gong) à échanger avec mes
voisins de table au sujet des moyens d’action sur le terrain
ainsi que des
difficultés posées par les législatives - des bavardages avec toutes sortes
d’insoumis-es - un vote pour choisir 10 mesures emblématiques - un village de
volontaires très animé : matériel militant, mur d’expressions, bar, vidéomaton,
bonnes idées à partager … - les mots de soutien forts et touchants, dans la
salle ou en vidéo, de camarades d’autres pays - un long et dense discours de
JLM …. et 8 heures de bus retour.
Partie avec un rêve et une certitude, je suis
revenue avec le même rêve, la même certitude …. et des questions ! Qui
pourraient se résumer en une seule : comment transfuser localement, dans nos
groupes d’appui et autour de nous, ce que nous avons reçu et ressenti lors de
cette Convention de la France Insoumise ?
J’ai entendu ce week-end des insoumis, jamais
encartés ni militants dans un parti, déplorer les réactions méfiantes, voire
hostiles, d’autres insoumis de leur groupe d’appui, encartés, ceux-là et
souvent à l’origine de la création du groupe. Comment convaincre localement que
la France Insoumise est un « label commun » (ce qui m’a semblé
essentiel dans le discours de JLM à la Convention) si au sein des groupes
locaux, chacun n’en est pas convaincu ??
Il me semble également que beaucoup de
groupes d’appui émanent de militants politiques et qu’ils font campagne d’une
façon qui appartient à ce monde dont on ne veut plus. La France Insoumise n’est
absolument pas un parti et c’est l’absence d’étiquette politique qui fera qu’un
maximum de gens désintéressés, désabusés, dégoûtés, de la politique
politicienne se regrouperont sous ce label.
JLM a
remarquablement su tirer les leçons de la dernière élection
présidentielle : il a
décollé les étiquettes de partis et parle maintenant
d’ »intérêt général humain » plutôt que d’idées de gauche (même si,
de fait, elles restent les fondamentaux du programme). À nous donc, localement,
de mener une campagne non-politicienne, de ne pas marcher sur les pas des
autres candidats et d’être là où ne nous attend pas.
Nous disposons de ressources extraordinaires
et totalement novatrices dans une campagne présidentielle : les auditions
programmatiques et les universités populaires en ligne, les livrets
thématiques, les carnets de campagne (on a découvert ce nouveau petit outil
lors de la Convention)….
Je rêve d’une vraie campagne citoyenne donc
métissée, menée tambour battant par des citoyens de tous horizons ne
revendiquant que leur droit - et leur devoir - d’exercer pleinement leur
citoyenneté.
La victoire n’a jamais été autant à notre
portée. Mais, même si les consciences semblent se réveiller à toute vitesse
depuis quelque temps, il reste encore tant à faire pour décoloniser les
esprits, combattre les (mauvaises) habitudes, le fatalisme, la servitude, la
facilité, les renoncements, les préjugés, les fil-à-la-patte….la peur : l’arme
politique et médiatique suprême !
Étrangement, alors que j’aurais pu, au retour
de cette Convention, me sentir réconfortée d’avoir rencontré tant de gens
rassemblés sous la bannière de la France Insoumise, il me semble, en fait,
mesurer encore davantage le chemin à parcourir (avec des échéances aujourd’hui
très proches). J’en suis également revenue avec la certitude encore plus forte
qu’une fois la victoire remportée, le plus dur restera à accomplir.
Alors, haut les cœurs, camarades insoumis- es !!
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