mercredi 26 octobre 2016

[Vienne] La première Convention de la France insoumise est une réussite ! #2


Un rêve, une certitude… et des questions
Marie Mai (texte) - Patrick Jean (Photos)
Groupe d'appui de Poitiers 

Jamais tirée au sort auparavant, pour un jeu, une loterie ou un de ces trucs superficiels, légers (…et débiles).
Tirée au sort une fois dans ma vie et pour le truc le plus important qui soit : prendre ma part à un moment historique !

 Je suis montée dans le car, ce samedi 16 octobre à 2h du mat’ en me disant que tout ce que j’avais fait jusqu’ici, tout ce que j’avais lu toutes ces années, tout ce en quoi je crois, le militantisme que je mets dans un

maximum de mes gestes quotidiens depuis longtemps, la lucidité et la conscience reçues à ma naissance et souvent lourdes à porter…. que tout ça + un petit coup de pouce du « sort » me conduisaient vers un moment extra-ordinaire et ultra-important.
C’était le moment de se dire que ce rêve était possible : mettre en place une transition avec l’objectif d’abolir un système qui ne fonctionne plus depuis longtemps (s’il a jamais fonctionné…).
Je suis partie à Lille avec ce rêve. Et une certitude : Jean-Luc Mélenchon est le seul qui puisse nous aider à entamer cette transition. Parce que le seul qui appartienne au système et veuille y mettre fin.



2 jours bien remplis : 8 heures de bus aller - une très belle friche industrielle en briques rouges (d’anciennes filatures) pour recevoir la Convention - le sens de l’accueil des bénévoles, à tous les postes, et une belle organisation - la découverte quelque peu déconcertée du signe de ralliement de la campagne (le « phi ») - des heures à écouter des témoignages et des discours illustrant les différents points du programme - 3 X 20 minutes (ponctuées d’un méchant gong) à échanger avec mes voisins de table au sujet des moyens d’action sur le terrain

ainsi que des difficultés posées par les législatives - des bavardages avec toutes sortes d’insoumis-es - un vote pour choisir 10 mesures emblématiques - un village de volontaires très animé : matériel militant, mur d’expressions, bar, vidéomaton, bonnes idées à partager … - les mots de soutien forts et touchants, dans la salle ou en vidéo, de camarades d’autres pays - un long et dense discours de JLM …. et 8 heures de bus retour.

Partie avec un rêve et une certitude, je suis revenue avec le même rêve, la même certitude …. et des questions ! Qui pourraient se résumer en une seule : comment transfuser localement, dans nos groupes d’appui et autour de nous, ce que nous avons reçu et ressenti lors de cette Convention de la France Insoumise ?
J’ai entendu ce week-end des insoumis, jamais encartés ni militants dans un parti, déplorer les réactions méfiantes, voire hostiles, d’autres insoumis de leur groupe d’appui, encartés, ceux-là et souvent à l’origine de la création du groupe. Comment convaincre localement que la France Insoumise est un « label commun » (ce qui m’a semblé essentiel dans le discours de JLM à la Convention) si au sein des groupes locaux, chacun n’en est pas convaincu ??
Il me semble également que beaucoup de groupes d’appui émanent de militants politiques et qu’ils font campagne d’une façon qui appartient à ce monde dont on ne veut plus. La France Insoumise n’est absolument pas un parti et c’est l’absence d’étiquette politique qui fera qu’un maximum de gens désintéressés, désabusés, dégoûtés, de la politique politicienne se regrouperont sous ce label.
JLM a  remarquablement su tirer les leçons de la dernière élection présidentielle : il a

décollé les étiquettes de partis et parle maintenant d’ »intérêt général humain » plutôt que d’idées de gauche (même si, de fait, elles restent les fondamentaux du programme). À nous donc, localement, de mener une campagne non-politicienne, de ne pas marcher sur les pas des autres candidats et d’être là où ne nous attend pas.
Nous disposons de ressources extraordinaires et totalement novatrices dans une campagne présidentielle : les auditions programmatiques et les universités populaires en ligne, les livrets thématiques, les carnets de campagne (on a découvert ce nouveau petit outil lors de la Convention)….
Je rêve d’une vraie campagne citoyenne donc métissée, menée tambour battant par des citoyens de tous horizons ne revendiquant que leur droit - et leur devoir - d’exercer pleinement leur citoyenneté.
La victoire n’a jamais été autant à notre portée. Mais, même si les consciences semblent se réveiller à toute vitesse depuis quelque temps, il reste encore tant à faire pour décoloniser les esprits, combattre les (mauvaises) habitudes, le fatalisme, la servitude, la facilité, les renoncements, les préjugés, les fil-à-la-patte….la peur : l’arme politique et médiatique suprême ! 
Étrangement, alors que j’aurais pu, au retour de cette Convention, me sentir réconfortée d’avoir rencontré tant de gens rassemblés sous la bannière de la France Insoumise, il me semble, en fait, mesurer encore davantage le chemin à parcourir (avec des échéances aujourd’hui très proches). J’en suis également revenue avec la certitude encore plus forte qu’une fois la victoire remportée, le plus dur restera à accomplir.


Alors, haut les cœurs, camarades insoumis- es !!



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires qui ne respectent pas les personnes, racistes, insultants ou diffamatoires sont systématiquement supprimés.
Merci de rester courtois et républicain.