vendredi 23 septembre 2016

Récit d’une caravanière.

Cet été j’ai participé, du Havre à Nantes en passant par Rouen et Rennes, à la caravane Ouest de JLM 2017. Cette expérience, bien que très fatigante, restera une expérience riche et formatrice. 
Hqrfleur_1.jpgPetit rappel : cette caravane avait pour but d’aller à la rencontre des quartiers défavorisés pour proposer aux habitants de s’inscrire sur les listes électorales et vérifier, avec eux, s’ils bénéficiaient de tous les droits auxquels ils peuvent prétendre. 
Les comités de soutien locaux avaient été sollicités en amont et préparaient notre venue par un affichage et un tractage. Ce travail préliminaire est indispensable car sans informations nous ne pouvons toucher grand monde. 
Arrivés le matin dans un lieu clé des cités (le marché quand c’est possible, le centre commercial, une brocante…) nous y posons notre stand pour la journée. Nous disposons, sur place, de formulaires d’inscription sur les listes électorales, d’une tablette avec accès au site « https://mes-aides.gouv.fr/ » d’une série de tracts, autocollants…militants. Il ne faut pas oublier, bien sur le plus important pour un accueil convivial, quelques chaises, café, thé, gâteaux et autres bonbons ainsi que jouets et livres pour les enfants.
15_Aout.jpgDans toutes les villes traversées l’accueil des groupes locaux a été exceptionnel et indispensable. Nous avons, au fil des jours, aidé de nombreuses personnes à s’inscrire sur les listes électorales. Quelques personnes ont également accepté de vérifier l’ouverture de leur droit : cette étape est un peu plus difficile car il faut accepter, sous un barnum, aux yeux de tous, de donner des informations personnelles (composition familiale, montant du loyer et des ressources…).
Un autre effet a été de permettre aux citoyens intéressés par la démarche « JLM 2017 » de venir nous rencontrer, de s’informer, de rejoindre les groupes locaux parce qu’il est souvent plus facile de rejoindre un groupe lorsqu’on en connait quelques éléments.
15_tris.jpgDe nombreux citoyens sont également venus nous rencontrer parce que, disent-ils, il n’existe plus d’espace de parole politique. Une dame nous a dit « je ne voterai pas pour vous mais je trouve que votre initiative est super ! ».

Le constat général est que :
  • dans ces quartiers oubliés les initiatives de ce genre sont bien perçues. Tous nous disent que personne ne se préoccupe de leur sort et sont heureux de notre passage. Dans certaines villes il nous a également été dit que certains services sociaux, médecins… attendaient que les personnes leur « graissent la patte » pour qu’ils s’en occupent.
  • Les droits sociaux sont peu connus et souvent compliqués à obtenir. Exemples : la CMU n’est pas automatique pour les personnes touchant le RSA et les services qui montent le dossier RSA ne les en informent pas toujours, les étudiants boursiers ignorent qu’ils peuvent bénéficier de la CMU complémentaire. Par ailleurs une aide financière familiale peut faire perdre des droits : une mamie nous expliquait qu’elle aidait sa fille pour l’achat de nourriture, vêtements… destinés à sa petite fille. Comme elle n’est pas très riche mais imposable elle déclare donc la pension alimentaire versée ce qui oblige la fille à déclarer la pension perçue et la prive de son droit à CMU. Cette situation oblige à des calculs de « boutiquiers » pour que la pension perçue ne fasse pas basculer les droits de celui qui la perçoit au risque de dégrader encore sa situation financière.
Mon bilan personnel est que cette démarche est très positive et mérite d’être conduite, à notre mesure, dans nos communes.
Marie-Laure, caravanière insoumise

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