Cet été j’ai
participé, du Havre à Nantes en passant par Rouen et Rennes, à la caravane Ouest de JLM 2017.
Cette expérience, bien que très fatigante, restera une expérience
riche et formatrice.
Petit rappel : cette caravane avait pour
but d’aller à la rencontre des quartiers défavorisés pour
proposer aux habitants de s’inscrire sur les listes électorales et
vérifier, avec eux, s’ils bénéficiaient de tous les droits
auxquels ils peuvent prétendre.
Les comités de soutien locaux
avaient été sollicités en amont et préparaient notre venue par un
affichage et un tractage. Ce travail préliminaire est indispensable
car sans informations nous ne pouvons toucher grand monde.
Arrivés
le matin dans un lieu clé des cités (le marché quand c’est
possible, le centre commercial, une brocante…) nous y posons notre
stand pour la journée. Nous disposons, sur place, de formulaires
d’inscription sur les listes électorales, d’une tablette avec
accès au site « https://mes-aides.gouv.fr/ » d’une série de
tracts, autocollants…militants. Il ne faut pas oublier, bien sur le
plus important pour un accueil convivial, quelques chaises, café,
thé, gâteaux et autres bonbons ainsi que jouets et livres pour les
enfants.
Dans toutes les villes
traversées l’accueil des groupes locaux a été exceptionnel et
indispensable. Nous avons, au fil des jours, aidé de nombreuses
personnes à s’inscrire sur les listes électorales. Quelques
personnes ont également accepté de vérifier l’ouverture de leur
droit : cette étape est un peu plus difficile car il faut
accepter, sous un barnum, aux yeux de tous, de donner des
informations personnelles (composition familiale, montant du loyer et
des ressources…).
Un autre effet a été de
permettre aux citoyens intéressés par la démarche « JLM
2017 » de venir nous rencontrer, de s’informer, de rejoindre
les groupes locaux parce qu’il est souvent plus facile de rejoindre
un groupe lorsqu’on en connait quelques éléments.
De nombreux citoyens sont
également venus nous rencontrer parce que, disent-ils, il n’existe
plus d’espace de parole politique. Une dame nous a dit « je
ne voterai pas pour vous mais je trouve que votre initiative est
super ! ».
Le constat général est
que :
dans ces quartiers
oubliés les initiatives de ce genre sont bien perçues. Tous nous
disent que personne ne se préoccupe de leur sort et sont heureux de
notre passage. Dans certaines villes il nous a également été dit
que certains services sociaux, médecins… attendaient que les
personnes leur « graissent la patte » pour qu’ils s’en
occupent.
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Les droits sociaux
sont peu connus et souvent compliqués à obtenir. Exemples :
la CMU n’est pas automatique pour les personnes touchant le RSA et
les services qui montent le dossier RSA ne les en informent pas
toujours, les étudiants boursiers ignorent qu’ils peuvent
bénéficier de la CMU complémentaire. Par ailleurs une aide
financière familiale peut faire perdre des droits : une mamie
nous expliquait qu’elle aidait sa fille pour l’achat de
nourriture, vêtements… destinés à sa petite fille. Comme elle
n’est pas très riche mais imposable elle déclare donc la pension
alimentaire versée ce qui oblige la fille à déclarer la pension
perçue et la prive de son droit à CMU. Cette situation oblige à
des calculs de « boutiquiers » pour que la pension
perçue ne fasse pas basculer les droits de celui qui la perçoit au
risque de dégrader encore sa situation financière.
Mon bilan personnel est
que cette démarche est très positive et mérite d’être conduite,
à notre mesure, dans nos communes.
Marie-Laure, caravanière
insoumise