L'impôt, prérogative essentielle de
l’État et signe ultime de son existence, est en train de devenir une
chose privée en France. Chose du Medef qui a obtenu une rente de 50
milliards de crédits d’impôts sans aucune contrepartie. Chose
des banques qui continuent de blanchir la fraude dans les paradis
fiscaux. Quand elles ne font pas payer leurs pertes supposées par l’État
sous forme de crédit d’impôt comme l’a fait la Société générale pour
plus de 2 milliards sous prétexte d’affaire Kerviel. Chose politicienne
du président aussi avec la distribution électorale de diverses baisses,
ristournes ou niches fiscales sans aucun rapport avec l’intérêt général.
Toutes ces manipulations privées de l’impôt en ont fait la chose des
riches. Aujourd’hui en France, plus on gagne moins on paie : les 0,1%
les plus riches (50 000 contribuables) paient 35% de leurs revenus tous
impôts confondus contre 45% pour les 90% de Français les moins riches
(60 millions de contribuables). Cette privatisation de l’impôt vient de
loin puisque le taux supérieur de l’impôt sur le revenu est passé en un
siècle de 90% à 45% ! On est loin de cet « impôt général et progressif
sur le revenu, sur le capitalisme et sur la plus-value avec déclaration
contrôlée » dont Jaurés saluait le vote en 1913.
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