L'efficacité écologique n'est-elle pas
dans le programme de JL. Mélenchon ?
Sur une suggestion de Dominique Vasconi-Couturier
"Au contraire du souhait formulé par Noël Mamère dans Reporterre, il n’est pas besoin de refonder maintenant l’écologie politique, expliquent les auteurs de cette tribune. Les « Écolos vintage du Parti de gauche »,
comme ils se nomment, estiment qu’il est plus urgent de soutenir
l’existant, c’est-à-dire la France insoumise, le mouvement lancé par
Jean-Luc Mélenchon.
Les « Écolos vintage du Parti de gauche »
sont : Corinne Morel Darleux, Olivier Fontan, Laurence Pache, Mathieu
Agostini, Didier Thevenieau, Julie Del Papa, Jean-Charles Lallemand,
Martine Billard, Laurent Ayrault, Arthur Morenas, François Longerinas,
Mylene Stambouli, Brigitte Blang, Xavier Pozzovivo et Thomas Giry.
Au fil d’une récente tribune publiée dans Reporterre, tu [Noël Mamère] appelles à une refondation de l’écologie à quelques jours du congrès d’EELV [qui se tient ce week-end].
Constatant les attentes de nombre de nos concitoyens, les actes de
compromission qui ont délégitimé l’écologie en allant se fourvoyer avec
ce gouvernement délétère pour l’émancipation, tu dresses un constat
amer, qui ne réjouira personne et que nous partageons pour une large
part.
Mais si ta tribune nous a interpellés, c’est avant tout parce qu’elle a
fait écho à des constats qui nous ont animés il y a quelques années et
nous incitent à te répondre, avec fraternité et bienveillance.
Voici. C’était en 2008. Nous étions plusieurs, d’horizons très
divers, privé, public, associatif, militants collectifs ou penseurs
solitaires, en France, à l’étranger, conscients à la fois des crises
brutales et rapides de notre environnement global — le climat, les sols,
la biodiversité — et du fonctionnement inégalitaire de notre société.
Nous étions convaincus que les carburants du capitalisme, le pétrole et
la frustration consumériste, étaient totalement antinomiques du
bien-vivre et devaient être fondamentalement remis en cause. Pour nous,
l’écologie et le social étaient les deux faces de la même pièce, nous
étions sans nous connaître liés par une même ambition politique
radicale. Électeurs parfois flottants — les Verts, le PS, le PCF,
la gauche alternative... — écologistes autant que socialistes dans
l’âme, nous ne nous sentions tentés par aucune chapelle. À cette époque,
le paysage, il faut le dire, était morose. L’adhésion sans critique des
Verts à la construction européenne, pourtant constitutionnellement
néolibérale, nous semblait contradictoire avec les ressorts fondamentaux
de la crise écologique. Les renoncements sociaux et le dogme libéral et
croissanciste du PS le disqualifiaient d’entrée, enfin la cristallisation d’un PCF très « acier-nucléaire » l’enfermant dans le productivisme nous semblait une impasse.
Verts dehors, rouges dedans, ou vice-versa
Alors, en 2008 nous fûmes nombreux, écologistes orphelins de parti, à
répondre favorablement à l’appel de Jean-Luc Mélenchon et du Parti de
gauche aux écologistes, radicaux et décroissants, à faire le pari de
construire un parti creuset. Avec une vigilance non feinte pour
beaucoup, qui craignaient que nos camarades républicains et marxistes ne
soient parfois éloignés de nos préoccupations biosphériques. Mais pour
nous, le pari progressiste était et reste celui du débat argumenté ; et argumenté en effet il fut, et toucha juste.
Puis, nous fûmes d’autres, en 2009, à quitter le parti Les Verts et à
rejoindre le Parti de gauche, à l’instar de la députée Martine Billard,
tant il devenait clair que le « dépassement de la forme parti »
proposé par Europe-Écologie revenait en fait à accréditer l’idée de la
compatibilité de l’écologie politique avec le libéralisme. Et d’autres
écologistes politiques continuèrent de venir, années après années.
Nous investîmes donc le PG avec nos idées radicales, nos
réflexions, nos doutes, nos propositions : revenu maximum autorisé,
premières tranches d’eau et d’électricité gratuites, décision immédiate
de sortie du nucléaire, transition énergétique sur la base du scénario Negawatt,
agriculture paysanne et bio, régie publique de l’eau, limitation de la
publicité, critique des media et radicalités concrètes... Autant
d’éléments fondateurs de l’écologie politique qui furent intégrés au
programme du PG dès ses premières années.
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